
"Etre constamment en éveil, surveiller les évolutions numériques qui influent indéniablement sur le métier de documentaliste, mettre à jour ses connaissances."
Bonjour Stéphanie,
Peux-tu nous raconter ton parcours et comment tu as croisé le chemin de l'Adbs ?
Après avoir travaillé plus de dix ans en librairie, notamment en tant que gestionnaire de contenu pour le site fnac.com, j’ai souhaité donner un nouvel élan à ma vie professionnelle. En 2014, je me suis tournée vers les métiers de l’infodoc et j'ai suivi une formation de bibliothécaire documentaliste à l’EBD (aujourd’hui dénommée médiateur de l’information et du numérique).
C’était pour moi une manière d’allier mon goût pour la recherche d’informations, la rédaction - acquis par ma formation initiale en sciences humaines, puisque je suis titulaire d’un doctorat en ethnologie - à mes compétences en matière d’accueil et de renseignement de publics ainsi qu’à mes connaissances en matière de bases de données et de gestion de contenu. Cela m’a bien évidemment permis d’acquérir des savoir-faire indispensables à nos métiers tels que la structuration d’un langage documentaire, l’indexation, la mise en place d’un plan de classement ou encore la conception de produits documentaires. Et puis, cela m’a également donné l’opportunité de découvrir des outils, essentiels à nos activités : agrégateurs de presse, logiciels de gestion documentaire et de publication web.
C’est alors que je m’interrogeais sur cette reconversion, et donc dans le cadre d’une enquête métier, que j’ai croisé le chemin de l’ADBS.
Et quel poste occupes-tu actuellement ?
Depuis maintenant deux ans, je travaille à l’AFNOR en tant que documentaliste. J’avais déjà eu l’occasion de plonger dans l’univers de la normalisation et de la documentation technique à l’occasion d’un CDD de six mois dans la même entreprise quelque temps auparavant. C’est donc avec grand plaisir que j’ai répondu favorablement lorsque j’ai été recontactée pour ce poste en CDI.
Peux-tu nous en dire plus sur ton expertise ?
Du fait des domaines couverts par la normalisation, mon poste actuel ne me permet pas de me sentir plus particulièrement spécialiste d’un secteur d’activité que d’un autre. En une même journée, je peux très bien travailler sur un document portant sur la sécurité des aliments et l’instant d’après sur la qualité de l’eau ou encore la conservation d’un bien culturel. Une diversité qui me convient parfaitement puisqu’elle fait appel à la curiosité, une qualité d’ailleurs indispensable à nos fonctions. Il n’en demeure pas moins des affinités liées tant à mon expérience professionnelle qu’à mes centres d’intérêts : les secteurs Presse-Edition, Environnement, Recherche et Culture.
D’un point de vue plus technique, j’ai une certaine appétence pour la réalisation de produits documentaires, la production d’écrits, que ceux-ci prennent une forme papier ou web. Je suis également fortement impliquée dans le développement d’outils et les recettes informatiques, que cela aille d’une simple évolution à la mise en place ou à la refonte d’un produit (BDD documentaire, site web). Enfin, je suis particulièrement sensible à ce qui touche au langage documentaire ainsi qu’à la sémantique.
Quelles sont les activités que tu pratiques le plus fréquemment dans ton travail ?
Mes principales missions consistent à traiter le flux normatif français afin d’en faciliter la recherche et d’en décrire le contenu. Pour cela, je m’appuie sur deux systèmes de classification ainsi que sur un thésaurus. En parallèle, je travaille également sur la réglementation, puisque nous proposons à nos clients un accès aux textes réglementaires se rapportant aux principaux domaines normatifs : Agroalimentaire, Construction et Urbanisme, Energie, Environnement, SST (Santé et Sécurité au Travail), Transport… J’effectue donc une veille quotidienne sur la réglementation française et européenne. Les textes sélectionnés sont ensuite intégrés dans notre base de données et indexés.
A ces activités s’ajoutent la réalisation de produits documentaires (fiches web sur les normes et la réglementation touchant à des sujets bien particuliers, lettre d’information sur le flux réglementaire…), les demandes de recherches documentaires, le travail de mise à jour de notre thésaurus, la rédaction de procédures.
Enfin, je participe à la mise en place du Web sémantique à travers différents projets. Notre nouvelle solution d’abonnement propose ainsi un accès aux exigences - clauses normatives impératives, permissions ou simples recommandations -, aide précieuse au décryptage et à l’application des normes. D’autres projets d’exploitation de données sont actuellement en cours, auxquels je prends également part, soit en contribuant directement à la construction de règles sémantiques, soit en participant aux recettes.
Quels sont les 3 mots qui caractérisent le mieux ton métier ?
Comme j’ai déjà abordé l’importance de la curiosité intellectuelle, je rajouterais l’analyse, la rigueur et l’organisation - qui vont de pair - ainsi que l’adaptabilité. Bref, je dépasse les trois mots !
Et quel·s conseils donnerais-tu à un·e jeune qui souhaiterait exercer le même métier que toi ?
Etre constamment en éveil, surveiller les évolutions numériques qui influent indéniablement sur le métier de documentaliste, mettre à jour ses connaissances.
Rédigé par Stéphanie Remy et ADBS
Publié le 27 octobre 2020