Portrait d'adhérent : Emmanuel Arrechea

Emploi

"Les documentalistes produisent de l'intelligence en réseau."


Emmanuel Arrechea est chargé de mission "Veille et ressources documentaires" à l'Agence Pays basque des nouvelles technologies de l'information et de la communication (antic : voir encadré ci-dessous), située à Bidart, tout près de Biarritz. Titulaire d'une licence d'histoire (Université de Pau et des pays de l'Adour) et du DUT Information et documentation des entreprises de l'université de Toulouse, il a su faire évoluer son métier au sein d'une petite structure où il joue un rôle de premier plan, à la fois technique et stratégique, conjuguant gestion, veille, publication, accompagnement des usages et des décisions...


 Quelle mission vous a confiée au départ l'aNTIC ?

Au départ, en février 2000, on m'a demandé d'alimenter un site web transfrontalier, en particulier de créer et de mettre à jour un thésaurus. Mais très rapidement cette première mission s'est élargie, et mon contrat emploi jeune s'est transformé en contrat à durée indéterminée : aujourd'hui, je suis chargé de toute la veille documentaire.
 

Quelle est votre place au sein de l'équipe ?

En dehors du directeur, nous sommes quatre, de profils complémentaires : un chargé de veille documentaire (moi-même), un responsable du développement des réseaux, un responsable des actions de communication et des enquêtes et un gestionnaire de projets européens, qui effectue aussi les traductions indispensables dans ce cadre.
 

Comment se déclinent vos activités en tant que documentaliste ?

Je gère un centre de ressources documentaire. Qu'il s'agisse des outils, thésaurus et catalogues, des dossiers documentaires et de tout autre type de documentation, il fonctionne depuis sa création sur le principe du "zéro papier" : tout est en ligne. Ce centre alimente le service de veille spécialisé sur les évolutions des TIC et l'Observatoire de la Société de l'information en Pays basque, qui édite différents rapports sectoriels. Il représente aussi une source d'information pour les porteurs de projets liés à la démarche "Pays Basque Numérique".

J'édite ainsi plusieurs lettres d'information : L@ Lettre de l'antic, lettre mensuelle généraliste et Abila Actu et Abila Hebdo, spécialisées en solutions e-business pour les entreprises. Je publie aussi des contenus sur plusieurs sites Internet, souvent temporaires, créés à l'occasion d'un projet ou d'un événement, souvent par le biais de blogs, de RSS, de brèves.

J'accompagne souvent les entreprises et les administrations dans l'usage d'outils multimédias, l'utilisation raisonnée de la messagerie électronique ou d'autres types d'applications dans le cadre du projet Abila et de notre "Espace Entreprises Numériques".
 

Tout cela nécessite des compétences techniques. Avez-vous suivi des formations ?

La plupart du temps, je me suis formé sur le tas, par un "apprentissage par action". J'ai dû suivre des formations plus classiques, pour les modules cartographiques de logiciels de PAO par exemple, ou l'utilisation de la vidéo, dans le cadre d'un projet de web TV.

Comme je parviens à la fois à comprendre le langage technique des développeurs et à adopter le point de vue des utilisateurs, je suis devenu "bétatesteur", cobaye en quelque sorte.

J'ai bénéficié de la proximité géographique de l'agence avec un centre serveur très important avec qui nous collaborons régulièrement. Nous travaillons aussi étroitement avec d'autres partenaires, ce qui nous permet de rassembler des outils, d'organiser une communication ciblée et de proposer nos services pour les mettre en oeuvre. Ce mode de travail est passionnant.
 

Le fait d'être en région, et bien loin des grands centres urbains, est-il un handicap ?

Pas du tout ! Avec la décentralisation, les régions prennent de plus en plus d'importance, et de petits territoires comme le nôtre (un demi-département) sont en passe de réussir leur entrée dans la société de la connaissance et d'offrir à leurs acteurs à la fois un cadre de vie agréable, mais aussi des perspectives d'emploi enrichissantes comme l'ont fait avec dix ans d'avance les pays scandinaves.

Les grands centres urbains s'appuient sur les régions pour mettre en place de nombreux projets de développement en utilisant Internet pour travailler en réseau avec les porteurs de projets répartis sur un territoire. Cette stratégie fédératrice permet de faire émerger des projets de niveau européen, pour lesquels on a besoin d'informations utiles, validées et à forte valeur ajoutée : des informations qui ont d'autant plus de valeur qu'elles sont partagées entre tous les acteurs.

Dans ce mode de fonctionnement, les documentalistes, par leur capacité à produire de l'intelligence en réseau, ont de nombreux atouts à faire valoir !
 

enlightened L'antic est une agence qui contribue au développement des nouvelles technologies au Pays basque. Elle fonctionne grâce au financement de plusieurs contrats :
- des contrats au niveau régional, accordés surtout par le BAB (la communauté d'agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz). Dans le cadre de divers projets locaux, après une phase d'"évangélisation" et d'explications sur l'utilité des nouvelles technologies, l'agence porte ses efforts sur la mutualisation des projets TIC - qui émanent du Pays basque - dont elle assure la coordination administrative et pour lesquels une marque fédérative "Pays basque numérique" sera prochainement proposée ;
- des contrats européens : dans ce cadre, elle coordonne en ce moment le projet européen SILOgraphic avec six pays partenaires. Il s'agit de tester une nouvelle méthode de formation continue sur les lieux de travail grâce au e-learning en prenant pour exemple le domaine de la communication graphique.

Elle participe aussi à d'autres projets, comme ce projet d'université virtuelle du Pays basque, des deux côtés de la frontière, et collabore avec des instituts de transferts technologiques transfrontaliers.

 


© L'Oeil de l'ADBS, M. B., mai 2006

Rédigé par ADBS.
Publication le 22 mai 2006 - Mise à jour le 11 avril 2020