Compte rendu - Visite au jardin botanique Jean-Marie Belt

Date : 20/05/2019
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Lundi 20 mai 2019, la délégation Grand Est de l’ADBS proposait une journée de découverte du jardin botanique Jean-Marie Pelt dans le cadre de son assemblée régionale.

Un des plus grands jardins botaniques de France 

Le jardin botanique Jean-Marie-Pelt est un jardin botanique situé en périphérie de Nancy. Aujourd’hui cogéré par la Métropole du Grand Nancy et l'Université de Lorraine au sein des Jardins botaniques du Grand Nancy et de l'Université de Lorraine, il a été inauguré en 1975 et a été labellisé « jardin remarquable » en 2004 lors de la création de ce label. C'est l'un des plus grands jardins botaniques de France avec 2 500 m2 de serres tropicales, 35 hectares de collections et plus de 12 000 espèces du monde végétal.

Découverte de la bibliothèque et de la salle de lecture

La bibliothèque du Jardin botanique est l’une des plus importantes bibliothèques de jardins botaniques français. Comme le jardin, la bibliothèque se retrouve sous les deux tutelles : la Métropole du Grand Nancy et l’Université de Lorraine.

► Les publics

La bibliothèque est destinée aux agents du jardin botanique, mais également accessible aux étudiants, professeurs, professionnels de l’horticulture ou simples amateurs passionnés de plantes,  mais uniquement sur rendez-vous auprès de la documentaliste (du lundi au vendredi).

► Les services

La bibliothèque ne propose pas de prêt car le fonds documentaire est utilisé par les agents du jardin botanique quotidiennement. Une petite salle de lecture avec des présentoirs pour les périodiques, une table de travail ainsi qu'un poste informatique, est à la disposition des visiteurs. Le public peut consulter les documents qu'il souhaite après une prise de rendez-vous.

► Les collections

Le fonds documentaire est très spécialisé. Il couvre entre autres des domaines tels que l’horticulture, la botanique, la biologie végétale et l’arboriculture.
Il compte plus de 9000 ouvrages, 2000 volumes de périodiques, une centaine d’abonnements et quelques DVD. Le fonds ancien est conservé sous vitrine et sous clé, dont une flore unique d’un célèbre botaniste lorrain, achetée aux enchères à Paris. Le plus vieux document date du 16è siècle.

► La classification

La classification est faite maison sur une base Dewey afin d’être simple et accessible pour les agents du Jardin botanique.
Dans la salle de lecture, les milliers de fiches cartonnées d’un fichier plantes réalisées par un bénévole passionné entre 1985 et 2000 est encore consultable même s’il n’est plus mis à jour et rarement utilisé.

► Le catalogue

Le catalogue contient uniquement les données des monographies. En revanche, les revues et périodiques ne sont pas informatisés.
La bibliothèque fait partie du réseau des bibliothèques associées à l’Université de Lorraine.
Le catalogue documentaire est commun et accessible à l’adresse : http://catalogue.bu.univ-lorraine.fr/iguana/www.main.cls?surl=accueil
Il est également intégré au catalogue SUDOC à l’adresse : http://corail.sudoc.abes.fr

► Le logiciel documentaire

Au moment de notre visite, la bibliothèque s'apprête à changer de SGB, abandonnant V Smart pour ALMA.
La migration des données est en cours. La formation des catalogueurs est prévue pour le mois de septembre.

► L’équipe

La bibliothèque est gérée par une bibliothécaire documentaliste à temps plein. Le poste nécessite d’être un peu “couteau suisse”. Une deuxième personne est disponible en soutien d’octobre à mai et participe au bulletinage, mais n’a aucune formation en documentation.

► Le budget

La bibliothèque dispose d’un petit budget mais bien défendu par la direction du jardin botanique.
Une partie conséquente du budget est mobilisé pour la poursuite des collections de flores dont la parution est la plupart du temps aléatoire.

Découverte de la salle des herbiers

Préalablement stockés dans lieux différents et parfois dans des greniers inadaptés, les herbiers sont aujourd’hui rassemblés dans une salle équipée de compactus, suite à une grand réorganisation il y a 20 ans. Les collections ont été congelées, traitées et enfin stockées dans une salle dans laquelle la ventilation et le taux d’humidité sont surveillés.

► Les herbiers des Jardins Botaniques du Grand Nancy et de l’Université de Lorraine

Ils sont constitués de plus de 300 000 planches (mais le fonds est probablement sous-estimé), fruit du regroupement de collections ayant appartenu à diverses institutions ou à des particuliers. Le déménagement de la faculté de pharmacie  de celui de la Faculté des Sciences ou des herbiers trop volumineux pour rester chez des particuliers sont les principaux faits qui ont permis la constitution de ce trésor botanique.

Ces collections possèdent une grande valeur patrimoniale par la somme de travaux de botanistes lorrains qu’elles renferment. Mais, constituée en grande partie d’échanges entre botanistes ayant voyagé dans le monde entier, elles sont aussi susceptibles d’intéresser la communauté scientifique nationale et internationale.

A côté de de ces herbiers historiques, de nouvelles collections sont en cours de constitution dans le cadre des multiples activités des Jardins Botaniques du Grand Nancy et de l’Université de Lorraine. 

Pour en savoir plus sur le détail du fonds : http://www.jardinbotaniquedenancy.eu/fileadmin/documents/cjbn/Herbier_NCY_Article_botanique_lorraine.pdf

► Les projets d’informatisation

• Un partenariat avec le Muséum national d'Histoire naturelle de Paris

Les herbiers sont informatisés directement dans la base de données du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris. Ce système présente le double avantage de réaliser simultanément l’inventaire des collections et le partage de leurs richesses botaniques, les informations étant accessibles à tous via Internet.
Ce partenariat avec le Muséum de Paris constituait la première expérience nationale visant à créer le réseau informatique des herbiers français.
La consultation de la base de données est accessible à l’adresse : https://science.mnhn.fr/institution/cjbn/collection/ncy/item/search/form 

• Un projet dans le cadre du projet E-RECOLNAT

   Le programme

Les objectifs de l'infrastructure RECOLNAT : 10 693 996 spécimens / 3653 Utilisateurs / 100 missions.

Depuis quelques années, le double constat des menaces qui pèsent sur la biodiversité et des lacunes de la connaissance en la matière se traduit par un regain d’intérêt pour les énormes réservoirs d’informations sous-exploitées que constituent les collections naturalistes. Les collections naturalistes françaises, dispersées à travers une multitude d’institutions de taille et statuts variés, constituent ainsi une source de connaissances unique et irremplaçable enrichies depuis 350 ans.

Les collections naturalistes ont fondamentalement un double rôle : d’une part le rôle traditionnel de référence, et d’autre part celui de gigantesque campagne d’observations. En outre, l'inventaire de la biodiversité commence par l'identification des espèces et de ce point de vue les collections constituent un terrain d'exploration de même ampleur que les « hot spots » de la biodiversité car au delà des spécimens types, la collecte de séries a permis de constituer au cours du temps une masse de matériel qui reste à étudier.

Faciliter l’exploitation des ces masses de données inaccessibles jusque-là va donc permettre d’accélérer l’inventaire de la biodiversité mondiale, ainsi que la mise au point et la calibration de modèles prédictifs des modifications des flores et des faunes sous l’impact des changements globaux. A ces objectifs premiers s’ajoutent d’autres perspectives de valorisation scientifique, dans les domaines de la biologie, de l’écologie et de l’évolution des végétaux, de l’ethnobotanique et de la linguistique. Premiers acteurs de l’inventaire de la biodiversité, de nombreux museums et institutions de par le monde ont entrepris l’informatisation de leurs collections. Cependant, faute de moyens suffisants et/ou de méthodes et outils à la hauteur de cette tâche gigantesque, peu sont aujourd’hui en mesure d’offrir à la communauté scientifique les moyens d’exploiter efficacement les ressources contenues dans ces réservoirs de données, et surtout dans les domaines scientifiques autres que la systématique.

L’infrastructure e-ReColNat se veut l’outil qui permettra de réunir virtuellement l’ensemble des acteurs capables, ensemble, de rendre disponibles et utiles les informations contenues dans les collections. Cela passe par la création d’une banque d’images et des outils collaboratifs pour l’exploiter. La mise à disposition des images permettra l’accès aux images à l’ensemble de la communauté des systématiciens, professionnels et amateurs.

En outre, une telle banque d’images sera un objet d’étude sans équivalent pour des recherches dans le domaine de l’indexation multimédia, de la recherche interactive par le contenu et de la visualisation. Les communautés scientifiques visées par e-ReColNat sont en premier lieu celles des biologistes qui s’intéressent à des sujets comme l’inventaire de la biodiversité, la modélisation de la vie ou la phylogénie. Au-delà de ces communautés, l’archivage d’objets convenablement renseignés intéresse aussi celles qui travaillent sur les changements globaux.”

En savoir plus sur le programme : https://www.recolnat.org/fr/le-programme 

   Le projet des herbiers du Jardin botanique Jean-Marie Pelt

Le Jardin botanique Jean-Marie Pelt a postulé en justifiant de l’intérêt de ses collection et sa candidature a été retenue. La numérisation a été réalisée sur une plateforme spécialisée créée à cette occasion à proximité de Montpellier. La mise en place de cette plateforme a permis une numérisation réalisée à la chaîne. Si la numérisation proprement dite, ainsi que le coût du transport, ont été pris en charge par cette plateforme, le Jardin botanique a dû préparer et organiser le déplacement des collections. 

      L’étape de l’attachage

Puisque le prestataire s’occupait uniquement de la numérisation, les 23 000 planches qui devaient être numérisées ont été attachées par des groupes de bénévoles (retraités, étudiantes…) afin de permettre leur transport et le traitement sur la plateforme. 

      La numérisation

Le Jardin botanique a été élu pour 45 0000 planches, dont 38 000 concernant l’herbier Godron. Dans un deuxième temps, 40 000 planches supplémentaires ont été négociées au titre de l’intérêt spécifique de certaines collections. Au final, 85 000 planches ont donc été numérisées.

      L’indexation

Le projet de numérisation a permis la création des fichiers permettant de visualiser les planches sélectionnées, mais cette mise  à disposition n’a de sens qu’en complétant la numérisation par la description des planches, ce qui représente un travail conséquent. Un projet de sciences participatives a donc été lancé avec le projet “Les herbonautes” afin de permettre à des volontaires de participer à cette démarche selon leurs disponibilités et leur niveau d’expertise. 

Découvrez le site : http://herbonautes.mnhn.fr

• Les prochains projets

Afin de compléter la numérisation, un nouveau programme européen est en vue.

Visite des serres & du jardin

Accompagnées d’une guide du jardin botanique, nous avons découvert certaines des 12 000 espèces présentées dans les serres et dans le jardin.

► Les serres

Les 5 grandes serres accessibles au public présentent 5 grandes thématiques :

  • plantes aquatiques et épiphytes (nénuphar géants d'Amazonie, mangroves, etc.)
  • plantes utiles à l'homme (cacaoyer, caféier, bananier, manioc, plantes médicinales, épices, cotonnier, etc.)
  • forêt tropicale (reconstitution des sous-bois tropicaux avec lianes, racines aériennes, etc.)
  • milieux arides tropicaux (cactus, aloes, agaves, plantes menacées de Madagascar, plantes-cailloux d'Afrique australe, etc.)
  • plantes des îles de l'océan indien (palmiers rares, etc.)

► Le jardin

Les collections de pleine terre comprennent une quinzaine de collections thématiques : alpinum, arboretum, plantes médicinales, roseraie, patrimoine horticole lorrain, collection systématique, collections historique, etc.

Notre guide nous a fait découvrir les plantes dont les artistes de l’École de Nancy se sont principalement inspirés pour imaginer leurs plus grands chefs-d’œuvre.

Contacts

Vous pouvez contacter :

Petite actu récente

Une application de visite innovante et originale du jardin botanique Jean-Marie Pelt, réalisée grâce à un financement européen (Pierres numériques), est disponible depuis le 18 juin 2019 > http://www.jardinbotaniquedenancy.eu/detail-actu/news/explorez-le-jardin-botanique-en-realite-augmentee/

 

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