Compte rendu : Voyage d'étude à Epinal

Date : 25/05/2018
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Une journée ensoleillée pour 7 adhérent·e·s de la région Grand Est et du secteur Audiovisuel. Cette journée était centrée sur l’image, et plus exactement sur l’imagerie populaire, célèbre dans cette ville vosgienne avec l’Imagerie d’Epinal.

Voyage au coeur des archives départementales des Vosges

    

  

Le fonds de l’Imagerie Pellerin

La première visite de la journée s’est déroulée aux Archives départementales des Vosges, où Sébastien Rembert (Responsable des archives privées et iconographiques) et Julie Bedez nous ont présenté le Fonds de l’imagerie Pellerin.

Ce fonds classé en “48 J” est un fonds prestigieux, connu à l’international, sur lequel le travail de classement a commencé fin 2017. Le fonds a été déposé le 1er juin 1988, puis complété par les archives commerciales en 1997 et par eux de Imagerie SA en 2012, il est ponctuellement complété par un dépôt légal aléatoire des estampes contemporaines.

Actuellement, l’équipe est composée de 3 archivistes formés aux spécificités d’un fonds iconographique et en particulier à son indexation. La numérisation est réalisée en interne par une opératrice de numérisation, qui est chargée de la numérisation de tous les fonds, y compris ceux de l’état civil. Techniquement, la numérisation est réalisée en XML EAD (pour en savoir plus : https://www.loc.gov/ead/).

A noter, l’existence de planches censurées, notamment vers 1815 pour des raisons politiques.

Pour accéder à la présentation, cliquer ici

Visite de l’atelier de numérisation

En pratique, l’opératrice de numérisation utilise les logiciels suivants : Photoshop  pour la retouche et XnView pour le nommage. Elle dispose d’une table de numérisation (budget de 30 000 € env.) et d’une table aspirante (pour les grands formats). La résolution utilisée pour la numérisation est en général de 300 dpi, augmentée à 600 dpi pour le fonds de l’imagerie, et jusqu’à 1200 dpi pour certaines archives (comme les images qui seront utilisées pour créer du papier-peint).

Visite de l’atelier de reliure/restauration

  

Le restaurateur des archives nous a présenté plusieurs opérations d’entretien et de consolidation des documents : retrait des taches de colle, teinture du papier à la chicorée pour trouver la teinte la plus proche du doc original, comblement des trous, renforcement des documents. Il a développé progressivement ses propres méthodes et élabore ses matériaux afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques du fonds.

Indexation

Pour l’indexation, les archivistes utilisent le thésaurus GARNIER.

Pour en savoir plus :
• Version numérique du thésaurus : http://www2.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/partenaires/AIDEMUSEES/thesaurus-garnier/thesaurus-pres.htm
• Article sur le thésaurus dans le BBF : http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1985-02-0180-002

Les informations sont saisies dans tableur Excel puis importées dans Ligeo Archives (en interne), avant d’être diffusées sur le web via Ligeo Diffusion
Pour en savoir plus : le site de l’éditeur : https://www.ligeo-archives.com/.

  

Retrouvez les archives départementales des Vosges sur le web

 

Déjeuner

Après la visite des archives, nous avons déjeuné à la Capitainerie, restaurant situé au bord du canal de l’Est.

 

Découverte du Musée de l'Image et de son centre de documentation

Le musée

Créé en 2003, et géré par la Ville d’Épinal, le Musée de l’Image abrite l’une des plus importantes collections d’images populaires imprimées à Épinal mais aussi par d’autres imageries françaises ou étrangères, du XVII e au XXI e siècle. Cette collection de plus de 100 000 images est unique en Europe.

Images pour enfants, devinettes, feuilles de saints, images de Napoléon ou guerre de 14-18, l’imagerie populaire a tout illustré et le musée vous invite à découvrir dans ses expositions la richesse de ces productions. Il apporte ainsi un éclairage sur la société qui a produit ou acheté ces images et vous fait comprendre son histoire, ses goûts ou ses usages.

Depuis son ouverture, le Musée de l’image a aussi constitué une collection d’art contemporain « en connivence » : les œuvres d’artistes comme Karen Knorr, Paola de Pietri, Teun Hocks, Clark et Pougnaud ainsi que de jeunes illustrateurs issus des écoles d’art du Grand Est comme Mathilde Lemiesle, Zoé Thouron, Sébastien Gouju... font désormais partie de ses collections et sont régulièrement exposés au fil du parcours de l’exposition permanente ou à l’occasion d’expositions temporaires.

En confrontant les images populaires avec d’autres œuvres — photographie contemporaine, peinture mais aussi œuvres musicales ou littéraires — le musée s’est donné aussi pour objectif de questionner les rapports, parfois étonnants mais souvent plus évidents qu’il ne semble, entre les images d’hier et d’aujourd’hui. Avec des expositions inventives et variées, mêlant art ancien et contemporain, le Musée de l’Image vous emmène dans un voyage dans le temps et à travers notre histoire.

Lors de cette visite, nous avons rencontré Marie POULAIN (documentaliste-iconographe), Aude TERVER, ainsi que Martine SADION (Conservatrice en chef), qui nous a offert la visite du musée.

Ce musée dédié à l’imagerie populaire présente des expositions temporaires ouvertes sur des thématiques qui sont toujours mises en lien avec d’autres formes d’art et qui interrogent sur les autres formes d’art (vidéo, musique, etc.).

Le Centre de documentation

  

Le Centre de documentation est ouvert à tous, sur rendez-vous uniquement, il ne permet pas le prêt mais uniquement la consultation sur place.

Marie Poulain, documentaliste iconographe, administre de la base de données des collections (110 000 images) avec ActiMuseo et WebMuseo (en ligne), ainsi que la base de données de la bibliothèque “fait maison” via FileMaker. Elle travaille actuellement sur un grand chantier vers un logiciel de bibliothèque. Elle traite beaucoup de demandes à distance de chercheurs qui ne peuvent pas se déplacer jusqu’au musée, or actuellement pas de diffusion en ligne. Elle mène un projet de collaboration avec la BMi d’Epinal concernant le nouveau logiciel Syracuse.

Le centre de documentation comprend entre autres des fonds privés, comme le Fonds Laurent Gervereau, un important fonds de 5000 ouvrages pour lequel une convention est en cours.

Le centre dispose du Label Musée de France sur la BDD Joconde, avec 5300 notices propres visibles sur le site. Cela nécessite un gros travail d’indexation et l’utilisation du vocabulaire normalisé de Joconde (Thesaurus Garnier), avec une étape de validation scientifique de l’indexation avant publication.

Le musée s’intéresse aussi aux images du monde entier, mais surtout celles originaires d'Europe. Historiquement, de nombreuses imageries ont existé à travers la France, par exemple à Metz, mais seule l’imagerie d’Epinal à survécu. A la suite des multiples reventes et héritages, des images, des bois, ou des pierres lithographiques peuvent finir par rejoindre les collections du musée. Dans ce cas, le travail de recherche autour de ces images est essentiel et bien souvent très difficile à réaliser.

Certaines images du musée peuvent être utilisées, au tarif de 60€ l’image, quel que soit le format, ou gratuitement (systématiquement via un contrat définissant les droits d’utilisation depuis 2013.

L’équipe comprend Jennifer Heim, attachée de conservation et 2 chargées d’inventaire dont 1 responsable des réserves, 1 photographe et 1 documentaliste. Marie Poulain nous a dit apprécier particulièrement la recherche iconographique et participe à la création de 2 catalogues / an environ.

Exposition temporaire

Après cette présentation du musée et du centre de documentation, nous avons visité l’exposition temporaire sur la représentation du couple.
Pour en savoir plus : découvrez le dossier de presse de l’exposition http://www.museedelimage.fr/telechargement/presse/MIE_dossier_presse_couple.pdf

Retrouvez le musée de l’image d’Epinal sur le web : 

 

Visite de l'Imagerie d'Epinal

Pour terminer cette journée, nous avons visité la célèbre Imagerie d’Epinal.

    

      

    

L'Imagerie d'Épinal, imprimerie fondée en 1796 par Jean-Charles Pellerin et où furent gravées les premières images d'Épinal en série, est située dans un bâtiment qui fait l’objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 24 avril 1986. Certaines machines de production ont été classées le 15 avril 1987. La collection de 1 344 bois gravés fait l’objet d’un classement au titre d'objet des monuments historiques, classé au titre d'objet de propriété privée de l'entreprise, depuis le 23 octobre 1991. L'Imagerie d’Épinal dispose également d'un très important fonds iconographique de plusieurs centaines de milliers d'images et d'un peu plus de 6 000 pierres lithographiques des XIXe et XXe siècles. L'ensemble de ce patrimoine est la propriété de l'entreprise privée Imagerie d'Épinal.

Après la reprise par Christine Lorimy et Pacôme Vexlard, l’Imagerie d’Épinal est devenue en août 2014 la Maison Images d'Epinal. Maison Images d’Epinal est labellisée "Entreprise du Patrimoine Vivant" (EPV). Ce label est une référence, une marque de reconnaissance de l’État mise en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.

Retrouvez l'Imagerie d'Epinal sur le web :

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Archivage Visite

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Région Grand-Est